Ou l’apprentissage d’un nouveau rythme
Tout commence (ou continue) avec la préparation du marathon. La nécessité de changer de rythme de course pour tenir plus de temps plus lentement : ralentir pour enchaîner les kilomètres.
Le corps intègre alors un nouvel exercice, il apprend et s’adapte. Au démarrage c’est douloureux puis le cerveau se trouve apaisé et contribue à faire tenir le corps. Le cœur est présent, le rythme cardiaque ralentit.
On parle d’alignement tête cœur corps, ou encore de flow*, ce moment où l’on se sent en pleine capacité, totalement aligné et parfaitement conscient, de soi, de l’autre, de l’intérieur, de l’extérieur.
Ça valait le coup de faire l’expérience de ralentir.
Ralentir c’est prendre le temps de ressentir (les émotions)
L’être humain ressent pas moins de 14000 émotions par jour. Prendre conscience de ses émotions, les accueillir, les nommer, éventuellement les comprendre permet de prendre le recul nécessaire à une meilleure connaissance de soi, de l’autre et de ce qui nous entoure.
Ralentir c’est prendre le temps de réfléchir (l’introspection)
Le rythme de l’homme n’est plus celui de la société. L’accès à l’information en continu nous relie plus que jamais à un monde qui ne s’arrête pas. Or le corps et le cerveau de l’homme ont besoin de pauses pour se régénérer, intégrer, digérer… Ralentir s’est permettre au cerveau d’accueillir la pensée, de la comprendre, de l’apprivoiser. Discerner et faire des choix.
Ralentir c’est prendre le temps de s’ouvrir (la relation)
Yval Novah Harari* nous rappelle que la richesse de l’homme réside dans sa capacité à coopérer et construire ensemble au service d’une vision commune. L’humain a besoin de l’autre. Même s’il fait le choix de faire sans, il ne peut omettre au moins sa filiation.
Ralentir c’est prendre le temps de la relation, de l’échange. C’est voir l’autre et s’ouvrir.
Ralentir c’est prendre le temps d’explorer (la création)
Il est peu probable que Christophe Colomb ait découvert l’Amérique s’il était parti directement vers l’Est pour rallier le Japon. Prendre le temps d’essayer, de se tromper et d’innover. La sérendipité est rarement le fruit des gens pressés.
Ralentir c’est prendre le temps d’en gagner.
Car même s’il est souvent utile d’aller vite dans les tâches du quotidien, face à une situation nouvelle, complexe ou un environnement changeant, incertain, être en « mode automatique » est bien souvent source de stress ou d’erreurs. Prendre alors le temps de la nuance, de la réflexion, de la souplesse, de la curiosité permet de relativiser et de renforcer son opinion, pour un meilleur discernement.
Et vous, ça vous fait quoi de ralentir ?
* Flow, le secret du bonheur Ted de Mihaly Csikzentmihaly
* Sapiens, une brève histoire de l’humanité de Yval Novah Harari